Du premier rang de l’orchestre au dernier rang du balcon, les spectateurs offrent à l’une des légendes vivantes de la musique une longue standing ovation. Leonard Cohen vient d’offrir, avec la générosité qui le caractérise, plus de 3h d’un concert époustouflant. Quatre ans après la série de concerts qui marquait son grand retour après 13 années d’absence sur scène, l’artiste canadien retrouve le public parisien pour son Old Ideas World Tour. Il délaisse Bercy pour l’Olympia, une scène qui sied davantage à l’ambiance intimiste de ses performances, où la chaleur et la bonté d’âme du poète s’expriment pleinement.
Les titres les plus marquants de son dernier album Old Ideas (Going Home, Darkness, Amen …) accompagnent ses plus grands titres : les incontournables Suzanne, I’m your man, Hallelujah, Birds of fire, So Long Marianne, If it be your will ou Everobody Knows ravissent les fidèles spectateurs (de nombreux fans arborent le fameux borsalino de Cohen !)
Leonard Cohen commence à l’heure. En français dans le texte, il confesse en guise d’introduction, comme marque de sa lucidité et de sa sincérité : “Je ne sais pas si nous nous reverrons. Je vous promets de donner tout ce qu’on a ce soir.” Les premières notes de Dance me to the end of love lancent le long concert, au cours duquel l’artiste s’agenouillera parfois, sautillera souvent, rendra hommage à son band, plusieurs fois (dont son co-auteur et choriste Sharon Robinson et les Webb Sisters, présentes à ses côtés depuis sa tournée de 2008), et remplira l’espace de sa voix chaude, grave et nostalgique, de ses textes poétiques et de son charisme incontestable.
Rarement artiste n’aura porté avec tant de force et de longévité les valeurs de l’amour, de la tolérance, du respect et de la bonté : s’il existait un remède musical, une panacée mélodique, pour en finir avec la haine et la colère, il se nommerait Leonard Cohen…
Chez Cohen, et davantage encore dans son dernier album, il y a aussi ce regard presque philosophique sur la vie, le temps qui passe, la mort, la douleur, la rupture. Avec l’âge, la sagesse dont il faisait déjà preuve auparavant apparaît comme un guide pudique et paisible.
Deux rappels font durer le plaisir. L’artiste, entre poèmes, chansons, arrangements jazz ou musique du monde, quitte la salle sous les ovations d’un public conquis. A presque 80 ans, Leonard Cohen est plus que jamais l’une des voix incontournable du monde de la musique et de la poésie contemporaine…
“La poésie c’est le chant intérieur.” disait Chateaubriand. En exprimant haut et fort ce qui le hante et l’habite, l’artiste fait de son “intérieur” un refuge de bienveillance. Le poète chante encore et sans fatigue le symbole qui l’accompagne depuis de nombreuses années (deux cœurs renversés, enlacés).
Ne manquez pas cet immense artiste si, par chance, il revenait quelque part près de chez vous… Si vous n’avez jamais eu la chance de le voir live, écoutez et ré-écoutez sans réserve ses chansons… Elles ne font que du bien…
Rick Panegy
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J’aurais tellement aimé le voir !! Ca voix m’a marquée dès que je l’ai entendu chanter et depuis, je ne me suis jamais lassée !! Mais le prix des places !!!