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Véronique Sanson achevait sa tournée “Plusieurs Lunes” à la Salle Pleyel les 21 et 22 décembre. Deux dates supplémentaires pour conclure sa longue tournée dans une salle qui permet proximité, intimité et show plus rock…
Car l’artiste française, qui alterne entre variété populaire et morceaux piano-voix depuis plus de 30 ans, est certainement l’une des plus rocks de la scène française, tant dans l’esprit que dans l’idée. Rarement dans le consensus, jamais dans l’apparence ou l’enrobage pop, Véronique Sanson est une écorchée que la vie a meurtrie, une rebelle, une femme qui pense et ne jure sur scène que par la vérité, la sincérité et l’honnêteté. Qu’importe le pantalon en cuir d’un autre âge ou l’absence de riffs de guitare électrique, le Rock de Véronique Sanson s’exprime dans ses textes et dans sa formidable interprétation, toujours à la limite du passage en force… Ce qui aurait été ridicule chez d’autres artistes révèle chez Sanson une incroyable sensibilité. Sanson se moque des codes, elle se fiche de la convenance : des remerciements interminables ponctuent le concert, des présentations quasi-confuses introduisent ses chansons…
Sur chacune des chansons, la communion avec son public, fidèle, est palpable : au-delà des “tubes” tels que rien que de l’eau, Drôle de Vie, Vancouver ou Bahia, sur lesquels le public chante avec évidence, ce sont les interactions, nombreuses, entre la chanteuse et son public, qui révèlent leur histoire commune et partagée.
On regrettera l’absence de Ma révérence, incontournable succès de son répertoire, ou celle de Pour me comprendre. On regrettera aussi, égoïstement, que Fanny Ardant n’ait pas fait une apparition surprise sur la nouvelle version d’Amoureuse (petit bijou du dernier album Amoureuse 1972-2012). On regrettera peut-être aussi que le public, déchainé, se lève dès la première chanson et se précipite au devant de la scène dès les premiers instants : impossible de voir le concert assis, y compris les chansons les plus intimes… Pleyel n’a pas de fosse, il aurait peut être donc fallu que Véronique Sanson adapte sa set list pour permettre une meilleure progressivité…
On retiendra quelques morceaux d’une intensité rare : Bahia et Amoureuse et, surtout, Je me suis tellement manquée (album Indestructible, 1998), confession émouvante. “Qu’on me pardonne ou qu’on m’oublie” clame Véronique Sanson sur son piano : le message est on ne peut plus clair, l’artiste est à prendre avec ses excès, ses fêlures, ses défauts, ses maladresses…
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Rick Panegy