[fblike]Le bleu envahit la salle et l’ombre du gourou s’élève… Du sol surgit, les bras levés, le guide électro-spirituel : la salle s’enflamme aux sons tantôt explosifs tantôt étirés du musicien excentrique. Sébastien Tellier invoque les force de l‘Alliance Bleue et invite chacun à s’unir pour la liberté…. Le ton est donné, entre blagues, saillies absurdes et second degré, le guitariste et pianiste français enflamme une salle toute acquise à la cause de son délire égocentrique décalé.
Qui dit eau dit poisson –sic–
Le mentor azuré commence le concert par Pepito bleu, Against the Law, My Poseidon (annoncé par un laconique “Qui dit eau dit poisson…” autour d’une bouteille en plastique) extraits de son dernier album My God is Blue, expérience chamanique psychédélique qui appelle au grand projet de l’Alliance Bleue, alliance à la tête de laquelle Tellier entoure ses disciples de sa bienveillance maternelle (confer son “bisou” sincère en guise d’au revoir en fin de concert, preuve de sa simplicité derrière son facétieux dandysme orgueilleux). Cochon Ville déchaine la foule, de stroboscopiques lumières en laser rasants. Autant que les morceaux de son album repère Sexuality (2008) revue dans des versions live entre fascination et euphorie : Kilometer, Fingers of steel, Sexual Sportswear et surtout Divine (“Oh Oh Oh Oh”, ronds bleus sautillants entrainants ; l’Eurovision s’infiltre à l’Olympia).
De Gainsbourg à Christophe
Le baptême d’un nouveau membre de l’Alliance Bleue (aussi simple que saugrenu, comme à chaque concert) ponctue le show, avec son grand succès La ritournelle, qui l’accompagne depuis Politics -2004, et repris sur la BO de Narco, d’Aurouet et Lellouche). L’artiste revient avec deux “encore” : L’amour et la Violence, au piano, apporte une touche de sensibilité… La salle chantonne (Quelques briquets s’élèvent même dans la salle… Des électromanes à la mode eighties!). Le concert se termine avec la très belle reprise de La Dolce Vita de Christophe, qui lui va comme un gant, et ce n’est pas donné à tout le monde d’être à a hauteur en interprétant une chanson du maître !)
Tellier convoque Rael, Jésus, Gainsbourg, Daft Punk, Kavinsky ou Chrisophe, il évoque Mimi Mathy, Gad Elmaleh ou Gérard Lanvin mais c’est bien plus que tout cela réunit, c’est un poète éperdu, naïf, idéaliste, que n’encombre guère la vanité du talent. Sa musique fait danser, fait planer, fait voyager, fait espérer. Elle soulage aussi, comme un pansement sur l’aporie de la création culturelle ambiante…
Rick Panegy
Crédits photos : Luke Pradal
Wouaaaah … Super billet, on sent l’admiration dans tes mots. ça me donne envie de découvrir cet artiste qui semble un peu fou, et pas dans le sens psychiatrique bien sûr.
Merci Marcozeblog ! C’est un univers qui vaut franchement la peine d’être découvert ! 😉
C’est vrai que le billet retranscrit vraiment bien son univers si particulier ! Nous on l’a adoré au festival La voix du rock !