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Le Chushingura s’enrichit d’une nouvelle version de la célèbre légende des 47 samouraïs. Hélas, la fiction de Carl Erik Rinsch, malgré toutes ses bonnes intentions, s’embourbe d’hésitations entre film d’aventure grand spectacle et film traditionnel plus spirituel. Keanu Reeves, investi jusqu’au scénario, ne parvient pas à sauver ce film au budget colossal, qui s’est perdu en réécritures, en 3D de dernière minute, en conflit de production …
Des décors pharamineux (15000 fleurs de cerisiers accrochées à la main), des costumes nombreux et faits mains, des effets spéciaux en masse, des figurants par centaines, des scènes jouées en japonais pour permettre aux comédiens de s’investir pleinement dans l’intensité dramatique avant de les retourner en anglais (récitées phonétiquement par certains comédiens)… Tout a été fait pour donner à 47 Ronin authenticité et grandeur : on devait s’émouvoir devant une fresque historique et fantastique, aussi fidèle que colossale, on s’étouffe plutôt devant l’échec de l’ensemble indigeste.
Car au delà des problèmes de rythme, et de la linéarité lassante de la narration, on déplore que 47 Ronin ne parviennent jamais à s’imposer dans un style. On déplore aussi la réalisation et la mise en scène trop conventionnelle, sans aucun souffle, de Carl Erik Rinsch, qui débarque de la publicité. Ces Ronins là avaient de quoi être grandioses, ils ne sont qu’une erreur, un échec pâtant, un nouveau coup dur pour Reeves. Déception…
Rick Panegy