Konrad Witz, L’empereur Auguste et la Sibylle de Tibur, panneau de retable, XVe s., Dijon, musée des Beaux-Arts
Spinoza dénonçait en son temps les faux prophètes et, de la société à la religion, du destin individuel à celui de la société, il ajoute à l’aspect grave de “vérité du futur” ce qui pourrait apparaitre comme un bémol : l’ “imagination” !
Ici, nul bémol : Le Louvre laisse à l’imagination toute la liberté de prendre le pas sur la vérité. A travers son cycle “Prophéties” (voir le programme complet), de conférences en spectacles vivants, de films en opéra, il permet à la prophétie d’embrasser ce qui serait peut-être son essence-même : celle de de relier les Temps, l’Histoire, le passé et le présent. Les prophéties bibliques, hébraïques, médiévales ou plus récentes ont en effet toute eu comme but d’annoncer un futur lointain. Restées vivantes comme des alertes menaçantes, elles sont ensuite lues à l’heure de leur supposé avènement comme un témoignage des peurs du passé ou comme une manière d’appréhender et de comprendre son époque… En tout état de cause, la prophétie relève davantage de la sensation que de la raison.
Quel autre meilleure manière de mêler sensation et croisement du passé et du présent que l’art, entre théâtre et cinéma ?
Le Louvre vous propose du 19 mai au 19 juin un parcours intéressant autour de ces thèmes : Notons le superbe Melancholiade Lars Von Trier (19 mai), le récent Kaïro du talentueux Kioshi Kurosawa (13 juin), le prévenant Into Eternity de Michael Madsen (16 juin) qui aborde le problème des déchets nucléaires dans le futur.
Côté scène, le week-end de la pentecôte vous apportera de quoi répondre au double questionnement de la prophétie (selon spinoza) : la question du lien passé-present, et la question de la domination de la sensation sur la raison :
Le Louvre propose trois spectacles :
- Vendredi 6 juin 2014 à 20h

- Samedi 7 juin 2014 à 20h

- Dimanche 8 juin 2014 à 16h
La série Z sur le gâteau de Pierre Alferi
