#Humeur 8 : Nos 22 raisons d’aller à l’Opéra de Paris en 2014/2015

Vite, la saison de l’Opéra de Paris vient de débuter. Il encore temps (oui, on sait c’est limite limite) d’éclairer vos lanternes de nos amatrices opinions!
Sans que l’on soit tout à fait profanes non plus, vous trouverez certainement facilement plus érudits que nous, et en ballet, et en Opéra ! Qu’importe, on a notre petite idée sur le programme et on vous donne notre avis… Que vous suivrez é-vi-de-mment !

Pelléas et Mélisande – Robert Wilson

Messie

1/ BENJI – Benji débarque en octobre à la Direction de la Danse de l’Opéra et le tout Paris est fébrile! Même si la saison 14/15 à été fixée par Brigitte Lefèvre, l’arrivée de Benjamin Millepied, ex danseur étoile du New York City Ballet, fondateur du LA Dance Project et chorégraphe hors pair et-plein-d’autres-choses-encore-mais-ça-prendrait-trop-de-place, BREF son arrivée donc stimulera sans doute le ballet de l’Opéra de Paris et lui donnera un petit goût de renouveau, avec un côté plus glamour (que Lefèvre? Bah si, quand même…), plus jeune, plus dynamique.
On ne rate donc pas la première année de Millepied à la tête de la danse !

2/ STEF – Nicolas Joël bientôt parti (bilan mitigé pour le futur ex-directeur de l’Opéra… Nous, on n’était pas totalement déçus, mais bon, certains le trouvaient un peu sage, surtout que le pauvre est arrivé après le passage de l’audacieux Gérard Mortier), c’est donc Stéphane Lissner l’indomptable (déjà passé par le Châtelet) qui prend les rennes tout seul, et plein d’ambitions dans le sac à dos! A priori ça va bouger du côté de l’Opéra. Donc, c’est pas plus mal d’y être pour assister à la mutation !

Et le programme alors ?

3/PINAcothèque

Comme vous ne ratez aucun Pina Bausch au Théâtre de la Ville (comment si ??!), vous avez sans doute IMMÉDIATEMENT vu que le Palais Garnier programmait Two Cigarettes in the Dark pour la première fois (et vous avez vu que Pina Bausch pointait aussi le bout du nez de sa compagnie au Théâtre du Châtelet plus tard cette saison)! Double raison pour y aller : Le Tanztheater Wuppertal c’est une expérience immanquable ET le côté inédit de cette programmation donne au spectacle le statut d’événement !

Two Cigarettes in the Dark – Pina Bausch

New in Paris !

Si on compte bien, six nouvelles productions côté opéra cette saison 2014/2015 ! Forcément, c’est toujours excitant d’aller découvrir du nouveau, pouvoir être là, parmi les premiers, pour voir se créer la nouveauté, pur assister à ce qui sera peut-être acclamé (ou pas).

4/ MOUSTACHE – Cette année, Le Barbier de Séville arrive fin septembre : l’Opéra de Rossini est toujours un petit plaisir jovial. Satisfaction en général garantie. Si la mise en scène de Damiano Michieletto (tout nouveau à l’Opéra de Paris) n’est pas révoltante (on ne le connait pas, on avoue), il n’y a aucune raison de ne pas passer un bon moment !

Angela Gheorghiu sera Andriana Lecouvreur

5/ MAMMA ROMA – Floria is back : la Diva capricieuse de Puccini revient dans une nouvelle production mise en scène par Pierre Audi (très actif aux Pays-Bas à l’Opéra National entre autres). Tosca nous régalera, on l’espère, de colères et de passions, en espérant que les trois cantatrices qui l’interpréteront (Béatrice Uria-Monzon, Martina Serafin et Oksana Dyka porteront haut le Vissi d’Arte ! (Allongée au sol comme il se doit ?). A priori, on préfère opter pour la direction musicale de Daniel Oren (du 10 octobre au 13 novembre) plutôt que pour celle de Evelino Pido (du 13 au 28 novembre).

6/ ALLA TURCA – Curiosité de cette nouvelle saison, les premiers pas de Zabou Breitman au Palais Garnier : on guette son Enlèvement au Sérail de Mozart et ce qu’elle va faire des résonances ottomanes de cet opéra ! Déjà passée par l’Atelier, le Monfort, le Madeleine, le Rond-Point, et la Comédie Française l’an dernier, l’actrice-comédienne-auteur-réalisatrice-metteur en scène arrive pour la première fois à l’Opéra. Attention à la marche !

7/ ROGRIGUE –  Plongeon en Espagne dans la bataille castillane de Corneille version Massenet ! Le Cid sera ici incarné par Roberto Alagna. Le ténor, toujours investi, proposera sans doute un Rodrigue digne. Dans le rôle de Chimène, c’est Anna Caterina Antonacci Sonia Ganassi qui nous fera pleurer avec elle sur Pleurez mes yeux ! (on a de l’espoir, malgré le changement d’interprète !). Reprise du Cid donné à Marseille en 2011 (mise en scène de Charles Roubaud).

Zabou Breitman pour sa première mise en scène d’Opéra

8/ DEWAGNERISATION – La très wagnérienne Sophie Koch tiendra la tête d’affiche du Roi Arthus de Chausson. Cette nouvelle production promet, outre l’aventure, de sacrées couleurs, si Graham Vick à la mise en scène et Paul Brown aux costumes gardent leur insolence et leur audace. Ça risque d’en dérouter certain(e)s. Et Roberto Alagna (encore) en guest pour les trois derniers jours (8/11/14 juin) en Lancelot pendant de nombreuses dates (aux derniers nouvelles, le ténor serait là les 16, 19, 22, 25, 28 mai et 2 et 5 juin !)

9/ ADRIEEEEEENNE – Enfin, dernière nouveauté, et pas des moindres : Adriana Lecouvreur de Ciléa, entre l’histoire de la comédienne et le mélo romantique, nous offre -on savoure à l’avance !- Angela Gheorghiu et Svetla Vassileva en alternance dans le rôle titre, dans un combat de Drama-Divas à distance ! C’est David McVicar à la mise en scène, pour une reprise de son Adriana Lecouvreur de 2010https://www.ricketpick.fr/wp-admin/post.php?post=10408&action=edit&message=1 au Royal Opera House.

Confirmations

10/ PALME D’OR – En reprise, on ne saurait que trop conseiller le Don Giovanni de Mozart vu par le réalisateur Michael Haneke, dans une mise en scène moderne et aussi froide que ses films. Ça va pas rigoler beaucoup, mais ce sera chic !

Don Giovanni -Michael Haneke

11/ MYSTERY – Forcément, on vous dit aussi qu’il est hors de question de manquer le Pelléas et Mélisande de Debussy par le génie Bob Wilson : même déjà vu (voire REVU), la fascination du système Wilson opère toujours. Philippe Jordan, à la Direction, s’améliorant d’année en année, devrait être à la hauteur !

12/ MULTIROBERT – Rusalka de Dvorak n’est peut-être pas l’opéra le plus fascinant selon nous, mais la mise en scène de Robert Carsen “déniaise” un peu tout ça. Pourquoi pas ! Carsen est aussi au programme sa bucolique et dépouillée Flûte enchantée. Pourquoi pas (pas la meilleure mais ça se laisse toujours voir) ! Carsen c’est souvent très bien, et quand ce n’est pas inoubliable, comme ici, c’est quand même pas mal…

13/ SOBRE MAIS A FOND –  Et puis l’Alceste de Gluck mis en scène par Olivier Py est repris au Palais Garnier. La mise en scène sombre  de Py, toujours emphatique, même dans la simplicité (trop fort, lui !) est forcément TRÈS esthétique. Même en voulant en faire peu, il le fait à fond.

Alceste – Olivier Py

14/ LACANIEN – Et puis, si vous voulez de la psychanalyse, Hansel et Gretel est repris à Garnier aussi : Mariame Clément propose un dispositif style maison de poupée, et analyse tout subtilement (trop peut-être).

Mega Classic

15/ AUTOMNE – Mais enfin, bien sûr qu’on ne doit PAS rater le monument Casse-Noisette de Petipa version Rudolph Noureev ! A Bastille, novembre et décembre seront donc mis à l’honneur du chef d’œuvre, dansé par le Ballet de l’Opéra. Et l’occasion pour les élèves de l’école de danse de l’Opéra d’avoir leur petit moment de gloire.

16/ DU COTE DE CHEZ SWAN – Et tant qu’à faire, si Casse-Noisette il y a, autant programmer Le Lac Des Cygnes : même triptyque (Tchaïkovski, Petipa, Noureev) et toujours aussi célèbre ! On attend de connaître les étoiles qui donneront à cette éternelle histoire d’oiseaux l’éclat attendu ! A Bastille aussi.

Croisée des mondes

17/ DANCIN’ IN THE RAIN – L’éclectique et prolifique Anne-Teresa de Keersmaeker nous séduit (très souvent) et parfois nous agace un brin (Partita 2 dernièrement) : Au Palais Garnier, son Rain est à la hauteur de la musique (très) “originale” de Steve Reich !

Rain – Anne Teresa de Keersmaeker

18/ CASTING La source, remise au goût du jour par Jean-Guillaume Bart en 2011, refait surface à Garnier : l’occasion d’apprécier le mélange de poésie et de fantaisie qui nait des talents du Danseur Étoile chorégraphe, d’Eric Ruf  (new patron de la Comédie française) pour les décors, de Christian Lacroix pour les costumes et de Clément Hervieu-Léger à la dramaturgie (avec lui, on rajoute du sens un peu partout).

19/ MOTEUR – Un autre mélange de genre intéressant: on est intrigué par Les enfants du Paradis (adaptation dansé du film de Marcel Carné sur un scénario de Jacques Prévert !!). Agnes Letestu s’essaye aux costumes et délaisse son étoile. Manqué lors de sa création, on doit bien vous avouer que ça nous intrigue !

20/ ETUDEL’anatomie de la sensation (parce qu’en plus d’une choré de Wayne McGregor -on adore son Genus– on y parle de Francis Bacon) est forcément un must à voir : la musique de Mark Anthony Turnage (tantôt jazzy, tantôt teintée de dissonances) sur les décors épurés et colorés de John Pawson, l’ombre de Bacon et de sa distorsion du corps en background!

Anatomie de la Sensation – Wayne McGregor

Monster(s)

21 / DUETT – Et puis aussi, il y a cette création de John Neumeier, qui rencontre encore Gustav Malher : ce coup-ci, c’est le superbe Le Chant de la Terre  que le chorégraphe met en scène : on y attend tant de  sensibilité, tant de grâce et de compassion sur la condition de l’Homme… Probablement pas sautillant et pas franchement guilleret mais sûrement très beau, on prend les paris !

22/ GUEST STAR

OK. Si on ne vous avait pas dit qu’une bonne raison d’aller à l’Opéra de Paris, cette année, c’était pour le Ballet Royal de Suède, on nous aurait étripés! Donc, oui, évidemment, ce n’est pas tous les jours qu’on peut admirer la compagnie de légende. Ce coup, on a le droit à la vision de Mats Ek (oui, lui-même!!) de l’histoire de Roméo et de Juliette sur une musique de Tchaikovski. Et ça s’appelle “Juliette et Romeo “…

Bonne saison à vous à l’Opéra de Paris !

Rick Panegy

(Et non non, ceci n’est PAS un billet sponsorisé ! Juste qu’on aime, et qu’on partage…)


 

 

10 thoughts on “#Humeur 8 : Nos 22 raisons d’aller à l’Opéra de Paris en 2014/2015

  1. Attention, c’est Sonia Ganassi qui interprètera Chimène à la place de Anna Caterina Antonacci initialement annoncée dans le Cid de Jules Massenet !
    L’opéra de Paris a été plutôt discret sur ce changement assez contrariant.
    Déjà que l’œuvre est moyennement palpitante, voilà peut être une raison de s’en méfier…

    1. Pour une œuvre moyennement palpitante, j’invite vos lecteurs à se dépêcher, il n’y a quasiment plus de billets disponibles à l’issue de la période d’abonnement. Vous avez raison JS méfiez vous bien, et d’autres seront enchantés de disposer de la place que vous n’achèterez pas pour venir entendre Sonia Ganassi et les autres dans cette magnifique oeuvre de Massenet.

      1. Ah ça ! C’est le jeu des goûts et des couleurs ^^ Mais en effet, on trouve aussi que le Cid n’est pas une oeuvre négligeable. En revanche, c’est ce qu’en fera Charles Roubaud qui nous intrigue : Est-ce la même m.e.s que pour celui qu’il avait monté à Marseille en 2011 ? Surement ?!

      2. Normal qu’il n’y ait plus beaucoup de billets car comme j’aime bien me faire mon opinion par moi-même j’ai déjà ma place… Et j’en ai même deux pour y aller avec un ami qui, comme vous, fait rimer “Massenet” et “magnifique”…
        Quand à la production, c’est bien celle de Marseille qui situe l’action dans une Espagne franquiste. C’est sans aspérités et ne devrait pas effaroucher le public qui sera surtout venu pour entendre Alagna.

        1. En effet alors… une m.e.s. assez conventionnelle (hormis la transposition, mais qui reste “acceptable” pour bcp) qui ne choquera pas ^^

    1. C’est justement, côté danse, l’une des meilleures propositions pour nous ^^ En juillet, on filera à Bastille ! Tu optes pour quoi de ton côté ?

        1. Pina <3
          Oui Forsythe bien sûr, dont on n'a parlé (c'est sans doute une sacrée erreur, je le reconnais ! Mais flûte alors, l'Opéra n'avait qu'à le mettre dans le portrait que lui fait le Festival d'Automne ^^)

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