La nouvelle formation de Bertrand Cantat et Pascal Humbert, Détroit, donnait mi-octobre deux concerts à l’Olympia dans le cadre de sa tournée Tour d’horizon. Rick et moi y avons assisté. Une chose est sûre, aller voir Bertrand Cantat fait grincer quelques dents dans nos entourages. Certes. Mais le maître est de retour et ses disciples, plus pieux que jamais.
Détroit nous a offert mercredi 15 octobre, un excellent équilibre entre anciens tubes de Noir Désir (Ernestine, Tostaky, A ton étoile, Un jour en France, Le vent nous portera…) et nouveaux titres tirés d’Horizons (Le creux de ta main, Null and void, Ma muse…). A notre plus grand bonheur.
L’ambiance est d’abord relativement grave. Sur certaines chansons, même les anciens tubes, la salle est calme mais on perçoit une sorte de recueillement, de concentration. Pas de fredonnement, pas de cris démesurés, comme si nous voulions tous ancrer au plus profond de nous le timbre de cette voix sombre au risque qu’on nous la reprenne encore une fois.
En deuxième partie, le rock prend le dessus, l’ambiance se détend, Bertrand nous invite à chanter avec lui. La communion est parfaite. Nous ne voulons plus quitter la salle. Nous reprenons encore spontanément pendant les saluts : comme elle vient, encore et encore... “Reviens encore et encore“, entendons-nous.
Bref, on en veut encore du charisme non outrancier, un son réglé à la perfection qui permet de profiter de la voix de Cantat sans avoir l’impression d’y laisser ses tympans, de la poésie, de l’émotion sans fioritures, du rock, de l’ambiance de port embrumé d’où s’élève la voix d’un marin en partance, déchiré.