A ne pas manquer, le retour sur scène, 30 ans après sa création, de La Danse du Diable : Philippe Caubère (alias Ferdinand Faure) par lui-même, toujours, s’installe au Théâtre de L’Athénée jusqu’au 7 décembre 2014.
Un voyage immanquable entre humour et sensibilité.
De Johnny à Marseille, de Sartre à De Gaulle et de Madame Colomer à “Mounouchkine”, c’est d’abord tout son désir de théâtre, et la nostalgie d’une enfance et d’une adolescence faites de fêlures et de rêves, d’aventures et d’anecdotes que Caubère nous narre avec un talent d’interprétation hors pair. Avec dérision aussi, moquant son ambition et sa piètre immodestie de jeunesse autant qu’il se rit des autres.
Performance – Pendant plus de trois heures, Caubère est seul sur scène, accompagné de quelques accessoires qui habillent à peine la scène. Il interprète une multitude de personnages, et mène tambour battant, sans répit et avec une générosité saisissante, la parodie et la caricature, derrière laquelle il ne cache pas, ou à peine, une émouvante sensibilité.
Nuances – 30 ans après sa création, La Danse du Diable s’habille de la maturité et du recul de l’artiste. A peine modifié (quelques railleries sur le public, sur le théâtre voisin Édouard VII, sur les intermittents du spectacle…), le spectacle revêt, derrière l’humour, un voile d’émotion tout particulier: Caubère entrant dans la dernière partie de sa vie, le regard sur sa jeunesse est désormais empli d’un bilan qui oscille entre nostalgie et bienveillance, recouvert d’une fine culpabilité.
Car derrière le plein (de réussite, de rêve, d’amour…), il existe encore un manque, que rien ne peut combler, même, et surtout peut-être, lorsque le jeune homme est devenu un adulte vieillissant… La perte de sa mère est un deuil qui laisse toujours un vide immense, particulièrement lorsque c’est en plein vol dans la gloire qu’on l’a à peine vu partir…
Rick Panegy
Au Théâtre Athénée-Louis Jouvet jusqu’au 7 Décembre.