[alert variation=”alert-info”]/ AVIGNON EN VUE / Bien que quelques informations avaient évidemment fuité depuis l’an dernier, on attendait avec curiosité et impatience l’annonce de l’avant-programme du prochain Festival d’Avignon. 70ème édition, un anniversaire qu’il n’était pas question de rater pour Olivier Py, chahuté lors de ses deux premières éditions en tant que directeur, pour ses choix ou ses spectacles, avec plus ou moins de raison ou d’acharnement. Jeudi 24 mars, à midi, on y a vu plus clair. Et la programmation dévoilée est riche et enthousiasmante. Retour rapide sur ce qu’on retient… [/alert]
[jumbotron heading=” 1/ Politique ! ” tagline=”-Insistons-“] Cette fois-ci encore, le Festival sera politique (on ne refait pas Olivier Py !). Si l’an dernier, l’accent était mis sur “l’autre” -avec l’espoir en trame de fond- en 2016, il n’est plus question d’angélisme : l’art va ruer dans les brancards ! L’affiche signée Adel Abdessemed, à qui une exposition “Surfaces” sera consacrée dans l’Eglise des Célestins, embrasse sans détour le symbole ! Py ne mâche pas ses mots : si le politique abandonne, l’art se doit d’incarner la reconquête des consciences. Dans sa note d’intention, Py écrit à plusieurs reprises “nous insistons”, affichant devant ce qu’il considère comme un abandon du politique la force de l’art et du peuple. Il fait référence à Vilar, il convoque Hamlet, les utopies et l’émerveillement. Sa programmation, il la veut en cohérence avec ce ton…
[blockquote cite=”Olivier Py”][icons icon=”quote-circled” color=”#bc1ece” size=”37″]Face au désespoir du politique, le théâtre invente un espoir politique qui n’est pas que symbolique mais exemplaire, emblématique, incarné, nécessaire. [/blockquote]
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[jumbotron heading=”2/ On retient… ” tagline=”-ce qui nous attend-“]
[icons icon=”zoom-in” color=”#dd37ef” size=”30″]Côté chiffres, plus de 50 spectacles, avec 36 créations. 34 artistes qui viennent pour la première fois à Avignon. Et visiblement plus de femmes… 13 spectacles seront donnés pour la première fois en France. Le Festival pourra accueillir 140 000 spectateurs et poursuivra sa tarifaction “jeune” 4 spectacles pour 40€.
[icons icon=”zoom-in” color=”#dd37ef” size=”30″] Stars : Krystian Lupa revient, encore avec une adaptation de Thomas Bernard “Place des héros“, à Vedène. Angelica Liddell, révélée à Avignon, sera de retour, au Cloître des Carmes pour “Que ferais-je, moi, de cette épée ?” La provocation au rendez-vous encore, probablement… Ivo Van Hove et la Comédie Française, on le savait déjà, occuperont la Cour d’honneur avec “Les Damnés“, adaptation du film de Visconti. Côté danse, Sidi Larbi Cherkaoui et Damien Jallet y seront en fin de Festival avec “Babel 7.16“, recréation d’un spectacle déjà monté par Cherkaoui, mais qu’on attend retravaillé et encore plus beau !
[blockquote cite=”Olivier Py”][icons icon=”quote-circled” color=”#bc1ece” size=”37″] Si les puissants ne croient plus en la culture, c’est qu’ils ne croient plus à la souveraineté du peuple..[/blockquote]
[icons icon=”zoom-in” color=”#dd37ef” size=”30″] Retour de la Carrière de Boulbon ! On s’en réjouit… Même si on est plus prudent sur ce qui y sera proposé : Espérons que Jean Bellorini, qui y adapte “Les frères Karamazov” de Dostoïevski, proposera, pendant environ 5h, un spectacle à la hauteur du défi.
[icons icon=”zoom-in” color=”#dd37ef” size=”30″] On attend beaucoup de l’adaptation de “2666” de Bolano par Julien Gosselin, qui avait déjà épaté avec ses “Particules Elémentaires” il y a quelques années. A la Fabrica, on devrait en avoir pour une dizaine d’heures ! On s’en réjouit!
[blockquote cite=”Olivier Py”][icons icon=”quote-circled” color=”#bc1ece” size=”37″]A Avignon, nous brisons la fatalité.[/blockquote]
[icons icon=”zoom-in” color=”#dd37ef” size=”30″] Thomas Jolly, révélé au grand public au Festival il y a deux ans avec son adaptation fleuve d'”Henry VI” revient avec deux propositions : au Jardin Ceccano, il propose avec sa Piccola Familia un “feuilleton théâtral” sur l’histoire du Festival jusqu’en … 2086 : “Le Ciel, la nuit et la pierre glorieuse“. Il présente aussi, au gymnase du Lycée Saint-Joseph, et avec les élèves du TNS, “Le Radeau de la Méduse” de Kaiser.
[icons icon=”zoom-in” color=”#dd37ef” size=”30″] Côté danse, hormis l’attendu “Babel” de Sidi Larbi Cherkaoui/Damien Jallet dans la cour, on retrouve le mal-aimé Trajal Harrell au Cloître des Célestins avec “Caen Amour“. On attend beaucoup de Lisbeth Gruwez au Gymnase Paul Giéra, avec “We’re pretty fuckin’ far from okay“. Ali Chahrour est accueilli pour deux spectacles : “Fatmeh” et “Leïla se meurt” au Cloitre des Célestins. La canadienne Marie Chouinard présentera dans la Cour du Lycée Saint-Jospeh son “Soft Viruosity, Still Humid, on the Edge“. Mais c’est aussi du côté jeune public qu’on espère avec Thierry Thieu Niang à la Chapelle des Pénitents Blancs pour une collaboration avec Camille pour “Au Cœur“.
[blockquote cite=”Olivier Py”][icons icon=”quote-circled” color=”#bc1ece” size=”37″] Nous désirons hautement que le triste spectacle du monde et de notre impuissance trouve une contradiction sur la scène faite d’émerveillement et de courage. [/blockquote]
[icons icon=”zoom-in” color=”#dd37ef” size=”30″] Côté jeune public, toujours dans cette Chapelle des Pénitents Blancs, et à part cet “Au cœur” qui suscite notre curiosité, on attend avec prudence le “Truckstop” d’Arnaud Meunier. Clara Picard y présentera sa version de Barbe-Bleue avec “De l’imagination“.
[icons icon=”zoom-in” color=”#dd37ef” size=”30″] Deux expositions pour les festivaliers : A La Mirande, on verra le travail du plasticien Johnny Lebigot “D’une chute d’ange“. Mais c’est à l’église des Célestins qu’on ira d’abord pour l’exposition “Surfaces” d’Adel Abdessemed.
[icons icon=”zoom-in” color=”#dd37ef” size=”30″] Le Moyen-Orient est à l’honneur pour cette 70ème édition. On l’a vu, deux spectacles du libanais Ali Chahrour en danse. Mais aussi Amir Reza Koohestani (Iran) pour “Hearing“, Omar Abusaada (Jordanie) pour “Alors que j’attendais“, le cinéaste israélien Amos Gitaï pour une proposition attendue dans la Cour d’Honneur, sur l’assassinat d’Yitzhak Rabin : “Chronique d’un assassinat” (mais une seule soirée, le 10 juillet!). Enfin, le 22 juillet au Musée Calvet, c’est le rappeur d’origine libanaise Marc Nammour qui mêlera musique et poésie avec “99“. Rendez-vous est pris !
[blockquote cite=”Olivier Py”][icons icon=”quote-circled” color=”#bc1ece” size=”37″] Le public (…) oppose à tous les déterminismes un désir d’inconnu et d’imprescrit. [/blockquote]
[icons icon=”zoom-in” color=”#dd37ef” size=”30″] Marco Layera propose “La dictature du cool” au Gymnase du Lycée Aubanel, pour lequel on attend plus que son moyen “Imaginacion del futuro“, présenté il y a deux ans. A coup sûr, encore du second degré et de la dérision. Kirill Serebrennikov revient après avoir présenté “Les idiots” l’an dernier, qui avait partagé : il adapte cette fois-ci “Les âmes mortes” de Gogol. Ambitieux.
[icons icon=”zoom-in” color=”#dd37ef” size=”30″] On empruntera sûrement les chemins différents proposés par Aurélien Bory avec son “Espaece” à l’Opéra Grand Avignon, ou le retour de la marionnette avec Bérengère Vantusso et son “L’institut Benjamenta“. On empruntera les sentiers battus du FC Bergman avec le probablement démesuré “Het Land Nod” au Palais des Expositions. Sans oublier les incontournables Sujets à vif en partenariat avec la SACD, qui proposent toujours imprévisible et improbable.
[icons icon=”zoom-in” color=”#dd37ef” size=”30″] Par ailleurs, on attendra une Maëlle Poésy plus engagée au Théâtre Benoit-XII avec “Ceux qui errent ne se trompent pas” de Kevin Keiss. On fera un détour par Villeneuve Lez Avignon pour “La Rive dans le noir” de l’excellent écrivain Pascal Quignard, par Marie Vialle. Et on attendra pas mal d’Anne-Cecile Vandalem, remarquée pour son “After the Walls” il y a trois ans, qui présente “Tristesses” au Gymnase du Lycée Aubanel, pour un spectacle un peu cynique ; et les originaux de Raoul Collectif pour leur “Rumeur et petits jours” au Cloîtres des Carmes où ils referont le monde… Et on retrouvera avec plaisir Judith Henry dans “Interview” de Nicolas Truong.
[icons icon=”zoom-in” color=”#dd37ef” size=”30″] Pour terminer le Festival, la cour accueille le 24 juillet une étonnante association : Rufus Wainwright, la plasticienne Cindy Sherman et le vidéaste Francesco Vezzoli s’accompagne autour du projet “Prima Donna“. On préfère miser sur les General Electriks la veille aux Jardins de l’Université d’Avignon.
[icons icon=”zoom-in” color=”#dd37ef” size=”30″] Et Olivier Py ? En retrait cette année, après avoir présenté deux spectacles en 2014 et après avoir occupé -avec les remous que l’on sait- la Cour d’honneur en 2015, il présente “Prométhée enchainé” d’Eschyle, en spectacle itinérant.
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[icons icon=”info-circled” color=”#ff2dff” size=”25″] Ouverture de la billetterie le 13 juin 2016 !
Rick Panegy