Sur scène, une petite demi douzaine de quidam, à travers le monde, qui individuellement, viendront tour à tour témoigner de leur rencontre avec un OVNI. Ok. Et ensuite ?
Pas grand chose hélas… Sophie Cattani et Antoine Oppenheim, formant le Collectif Ildi ! Eldi, qui mettent en scène et interprètent, se sont certes saisis du texte de Viripaev, un peu brut, bien que révélant en sous texte les absurdités des témoignages ou les solitudes de certains témoins, mais n’en ont pas tiré l’intérêt possible qu’on aurait aimé observer…
Restant en surface, ne creusant pas les liens qui nouent chacun à sa peur de la solitude, n’explorant guère les enjeux des fantasmes et l’incommunicabilité, laissant en surface les paradoxes modernes d’un monde proche, connecté et de l’isolement qu’il produit pourtant, Ovni(S) finit par devenir une forme sympathique, parfois drôle, entre poésie et farce à sketches…
Certes les comédiens ont l’énergie, le bagout, parfois le talent et l’esprit. Il y a quelque chose de l’ordre du TgStan ou du Raoul Collectif par instants…. Mais il y manque l’incisif et la maniabilité du sens global par l’anecdote…
Pas franchement raté, pas totalement réussi (donc raté), Ovni(s) pêche par un manque de direction choisie : c’est une forme hybride qui tend à s’éloigner du reportage pour enfiler ensuite le costume du symbole poétique, parfois appuyé (l’isolement traduit par un enfermement physique dans une bulle en plastique), parfois totalement évaporé (une déconstruction de la structure centrale, comme on défait ses oripeaux pour tous se retrouver).
On rit un peu, on nous fait si peu penser, on s’ennuit un peu Ovni(s) est une pièce du peu, en somme
Rick Panegy
© Julien Oppenheim